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Résidences Mollier

Habiter l’humidité

Ce projet révèle et qualifie une relation invisible mais néanmoins obligée entre l’espace intérieur et l’humidité. Il cherche à transformer un problème de physique du b‚timent en une question d’architecture, jusqu’àdevenir la cause efficiente de la forme. Il établit, dans les contraintes même des équipements techniques du b‚timent, des relations nouvelles, sensuelles et physiologiques, entre l’habitant et l’espace. Il veut aussi engager des liens plus étroits avec le paysage lacustre de Vassivière dans le Limousin, des liens physiques et chimiques, en se posant dans la matérialité même du territoire, dans son humidité.

En habitant un intérieur, l’occupant produit de la vapeur d’eau et cela, non pas de manière homogène, mais selon la fonction de l’espace, selon l’activité humaine pour laquelle sera destinée en priorité une chambre. La respiration naturelle des occupants et l’utilisation d’eau chaude sont àl’origine de la présence de la vapeur d’eau dans l’air et des risques de condensations et de dommages sur la construction qu’elle entraîne. Si la seule réponse àla présence excessive de la vapeur d’eau dans l’espace intérieur est aujourd’hui donnée par la banalité des systèmes techniques de ventilation, nous proposons ici de formaliser l’espace en fonction de la vapeur d’eau elle-même, comme ouverture àune relation profonde et complexe entre l’habitant, son corps et le vide selon ses caractéristiques physiques et chimiques. Ainsi, c’est àtravers la variation du taux d’humidité relative que se dessine notre architecture et se formalise les espaces de l’habitation, du plus sec au plus humide, de 20% à100% d’humidité relative. C’est dans la teneur en vapeur d’eau que prend corps la qualité de l’architecture, comme l’immersion réelle et charnelle du corps des habitants dans le corps humide et variable de l’espace. Notre projet établit une stratification spatiale du taux d’humidité. Une personne endormie produit environ 40 grammes de vapeur d’eau par heure (la chambre) tandis qu’elle produit jusqu’à 150 grammes/heure en activité (le séjour). L’utilisation d’une salle de bain dégage jusqu’à 800 grammes en 20 minutes et celle d’une cuisine 1500 grammes par heure. A la manière d’une poupée russe, l’habitation se conçoit selon le parcours du renouvellement d’air dans la maison, du plus sec au plus humide, du plus neuf au plus vicié, de la chambre àcoucher àla salle de bain. Mais notre projet refuse la programmation fonctionnelle de l’espace selon des activités spécifiques. Il crée des espaces plus ou moins secs, plus ou moins humides, àoccuper librement, às’approprier en fonction du temps et des saisons.

Le plan de la maison est une spatialisation du diagramme de Mollier, créant de nouvelles correspondances programmatiques, où un même espace peut accueillir des fonctions àpriori séparées. Le projet amplifie aussi la stratification hygrométrique au paysage, intégrant la présence physique de l’eau du lac et l’humidité naturelle extérieure comme l’une des chambres de la maison, à 100% d’humidité. Les habitations se regroupent en ligne, se déployant sur une ancienne côte d’altitude du relief naturel, englouti sous la surface du lac artificiel.

equipe

Jérôme Jacqmin, Alexandra Cammas, Cyrille Berger, Irene D'Agostino

partenaires

Weinmann Energies

maître d'ouvrage

Symiva Vassivière
In the collection of FRAC Centre, Orléans, France depuis 2007

lieu, date

Vassivière en Limousin, France, 2005

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