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Glissement construit


Le réchauffement climatique en cours en Europe se traduit spatialement par un mouvement de glissement géographique du nord vers le sud, d’une longueur que l’on estime d’ici 2050 d’environs 200 Km. Ce glissement se mesure par une élévation de la température de quelques degrés et d’une modification du taux d’humidité relative. Il transforme doucement la nature du climat et par conséquent la nature des cultures agraires. Il y a donc, en même temps qu’une transformation du climat, extérieur, météorologique, que l’on appréhende hors de notre corps, par les sens, par la vue, par la chaleur sur la peau, une transformation physiologique, à l’intérieur du corps, intime, alimentaire, qui se manifeste par le goût, par la digestion. Le réchauffement climatique engendre une modification à la fois macroscopique de la nature, à l’échelle du territoire, de l’ordre d’un affaissement en latitude d’environs 200 Km vers le sud et un changement microscopique de la nature, de l’ordre d’un goût, d’une qualité chimique et gustative. C’est alors également la notion de terroir qui se transforme et se réchauffe en glissant sur le globe terrestre vers le sud, modifiant les habitudes ancestrales des cultures, à la fois celle de ses terres et de ses habitants.

La préfiguration de ce glissement et son interprétation deviennent les raisons formelles du projet d’aménagement d’un des espaces intérieurs du musée. Deux dimensions physiques, l’une extérieure au corps, climatique, l’autre intérieure au corps, physiologique, sont convoquées. La première est celle de la lumière du soleil dont nous révélons l’augmentation en intensité d’un facteur de 0,75% à chaque degré de latitude en moins. En descendant sur le globe terrestre d’environ 200km vers le sud, c’est-à-dire de 2° de latitude, la lumière du soleil augmentera d’un facteur de 1,5 %. Si l’intensité lumineuse est de 108 732 lux à midi le 1er juillet aux Arques, à la latitude Nord de 44°36’11‘’, elle sera de 110347 lux deux degrés plus au Sud, à 42°36’11’’. L’intensité lumineuse du soleil est donc plus forte dans les Pyrénées. Une différence de 1615 lux dont nous reproduisons l’intensité dans le musée par l’utilisation de 18 tubes fluorescents de 58 W type lumière du jour. La seconde dimension du projet, intérieure, concerne l’alimentation. Nous proposons simplement d’offrir à boire dans le musée une eau importé des Pyrénées centrales, 200 Km au Sud des Arques. Notre projet propose donc une modification à la fois gustative et environnementale de notre perception, mêlant considérations diététiques, géographiques, éthiques et esthétiques.

equipe

Andrej Bernik, Cyril Assaad

partenaires

Prof. Michael Terman (Columbia University, New York City), Alexandra Ruiz + Stéphane Delgado (graphic design)

lieu, date

Musée Zadkine, Les Arques, France, 2007, Chiara Parisi, curateur
"Moralische Fantasien" exhibition, Kunstmuseum Thurgau, Ittingen, Suisse, 2008
"Moralische Fantasien" exhibition, Museum Morsbroich, Leverkusen, Allemagne, 2009, Dorothee Messmer et Raimar Stange, curateurs

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