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Résidences Archimede


Les maisons Archimède cherchent à établir quant à elle une relation intrinsèque entre la maison et l'air, en spatialisant les fonctions de l'habitation (dormir, séjourner, se laver, etc…) dans la matière même de l'air, dans sa densité, sa température, ses déplacements. Il s'agit d'organiser la maison en fonction des besoins physiologiques de l'habitant en relation avec son activité corporelle et sa nudité. C'est une architecture verticale qui se structure selon le besoin spécifique en chaleur de chaque espace. En cela, il s'agit d'assurer le confort thermique de l'habitat mais aussi de projeter architecturalement des lieux où la température intérieure est adaptée à l'activité et à l'habillement des occupants. La modernité a déterminé des espaces homogènes et moyens, où la température est normalisée autour de 21°.

L'ambition est ici de redonner une diversité dans le rapport que le corps entretient avec l'espace, avec sa température, de permettre des transhumances au sein même de la maison, des migrations entre le bas et le haut, le froid et le chaud, l'hiver et l'été, l'habiller et de déshabiller. Pour qu'une personne se sente à l'aise dans un local chauffé, il faut qu'il y ait un équilibre dans les échanges de chaleur se produisant par convection entre son corps et l'air ambiant. Cet équilibre est bien évidemment relatif à l'habillement, entre la nudité de la salle de bain, la protection thermique des couvertures du lit, les vêtements légers que l'on porte dans le séjour. Aujourd'hui, face à la volonté d'économiser les ressources énergétiques, la demande est d'installer pour chaque bâtiment, mais aussi chaque local, une puissance thermique précisément calculée afin de ne dépenser en énergie seulement ce qui est strictement nécessaire. La norme suisse pour la construction SIA 384/2 donne ainsi les valeurs indicatives de la température ambiante suivante :

  TºC
Locaux de séjour
Chambres à coucher
Chambres à coucher éventuellement utilisées comme séjour
Salles de bains
Cuisine
Corridors, toilettes
Cages d'escalier
Buanderie
Séchoir
20
16 - 18
20
22
18 - 20
15 - 18
12
12
12

Le plan et la coupe de la maison se dessinent alors en fonction de la forme que prend l'air dans la toute la hauteur de la maison, selon ses déplacements verticaux en fonction de sa température et des fonctions que cette dernière suggère.

L'air chaud aura tendance à monter. Il est habituel de trouver dans une pièce chauffée des différences de température entre le bas et le haut, 21° à un mètre du sol, 27° au niveau du plafond. Il en résulte bien évidemment un gaspillage d'énergie vis-à-vis de la température demandée qui est celle de 21°. Le principe de l'ascendance de l'air chaud est lié à celui de la densité. L'air chaud étant moins dense, il monte en altitude selon le principe d'Archimède. Ainsi, les différences de température se stratifient dans la hauteur de la maison, avec un rez-de-chaussée à 16°, un premier étage à 18°, un deuxième étage à 20° et un dernier étage, tout en haut, à 22°. Les fonctions prennent place ensuite de façon évidente sur cette stratification du plus froid en bas au plus chaud en haut, les WC, la buanderie au rez-de-chaussée, la chambre à coucher au 1er étage, le séjour et la cuisine au deuxième étage, la salle de bain au troisième étage.

Notre architecture est donc climatique. Elle ne présuppose d'aucun usage ni symbolique et ne s'élabore que dans sa propre matière. En ne reflétant aucun usage programmatique ni interprétation symboliques, elle rend possible des nouveaux modes d'habitation de l'espace qui surgissent du langage -même de l'architecture, dans le temps et dans l'espace.

equipe

Jérôme Jacqmin, Alexandra Cammas, Cyrille Berger, Irene D'Agostino

partenaires

Weinmann Energies

maître d'ouvrage

Symiva

lieu, date

Vassivière en Limousin, France, 2005

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