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Le second été

Distortion temporèlle

Notre projet prend place sur une île marécageuse, dans le bras mort d’une rivière. C’est un autre temps que nous cherchons à produire, hors des rythmes astronomiques, un temps en dérive, une saison en glissement, peut-être un été, qui devient d’abord indien pour s’étirer encore plus profondément dans l’année jusqu’en décembre. C’est une sorte de second été, égaré dans l’hiver autrichien, un climat en suspension. Au cœur de l’île, derrière une épaisse ceinture de hauts arbres à feuilles caducs, nous choisissons de définir une clairière comme un été. Ici, l’été se prolongera indéfiniment. Il s’étirera dans l’année, passera l’automne, traversera l’hiver jusqu’au printemps suivant. C’est une sorte de second été, une altération saisonnière, un été indien plus vigoureux encore, égaré dans l’hiver autrichien, un climat en suspension. Sur une île, derrière une épaisseur obscure constituée de hauts arbres à feuilles caducs, nous définissons une clairière comme un espace improbable et surnaturel.

C’est d’abord un périmètre d’environ 200 m2 définit par une température de sol qui restera chaude tout au long de l’année. Alimenté par une pompe à chaleur, un circuit d’eau, à la température de 35 °C, est installé dans le sol à 25 cm de profondeur. La chaleur irradiera dans le sol, se propagera jusqu’en surface. Ici, le sol ne gèlera jamais. Durant l’hiver, ce sera une population nouvelle de plantes et d’arbustes en décalage climatique et temporel qui s’y développera, égaré dans cet été improbable.

C’est ensuite une lumière, celle du solstice d’été, du 21 juin, avec son intensité et ses variations, qui est ici perpétuée tout au long de l’année. Ici, le jour se lèvera tous les jours à 5 heures 03 et se couchera à 23 heures 51. Dans la clairière, les jours auront toujours une durée de 15 heures et 53 minutes. Même le 21 décembre, alors qu’au-delà de la clairière, le jour ne dure que 8 heures 30. La végétation de la clairière restera dans cet été, ne changera pas vraiment de couleur. Les attaches des rameaux ne rompront peut-être pas, les feuilles ne tomberont pas tout à fait, parce que ces phénomènes saisonniers sont induits par la diminution de la longueur du jour. Une lumière artificielle dont le spectre électromagnétique reproduit celui de la lumière du soleil, compensera chaque jour la diminution de la durée du jour, prolongeant la photosynthèse par-delà l’automne, au-delà de l’hiver.

equipe

Jérôme Jacqmin, Mustapha Majid

maître d'ouvrage

Bertran et Christine Conrad-Eybesfeld

lieu, date

Eybesfeld’s Island, Autriche, 2005

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