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Chambres évaporées

Un appartement pour un jeune docteur

Pour l'appartement de Lyon, nous nous appuyons sur les nouvelles recommandations écologiques de réduction de l'énergie consommée dans le bâtiment pour faire glisser le design architectural d'un mode de composition par le tracé de figure en plan à un mode de composition par gradations atmosphériques en coupe. Les nouvelles recommandations de réduction de l'énergie consommée dans le bâtiment préconisent de moins chauffer les espaces comme le corridor (16°Celsius), la cuisine (18°Celsius), ou la chambre à coucher (16°Celsius), parce qu'on y est, soit physiquement actif, soit bien habillé. Les espaces où l'on est inactif ou déshabillé, comme le séjour (20°Celsius) ou la salle de bain (22°Celsius) seront au contraire chauffés plus fortement. Ces objectifs de réduction d'énergie obligent, si on les suit au premier degré, de devoir séparer physiquement les différentes chambres et leur fonction spécifique, par des murs et des portes fermées pour ne pas que les airs des chambres à différentes températures se mélangent et s'homogénéisent comme le fait l'eau chaude et l'eau froide si on les laisse se rencontrer en devenant tiède. Suivre à la lettre ces recommandations équivaudrait à devoir renoncer au plan libre et à la continuité spatiale acquis durant la modernité pour revenir à des plans tels qu'on les dessinait au 19ème siècle où chaque chambre était séparé l'une de l'autre par des murs et des portes. Nous pouvons éviter cette régression en travaillant sur les comportements physiques intrinsèques de l'air qui monte quand il est chaud et descend quand il est froid. Nous pouvons commencer à composer des chambres et des pièces, ou plus exactement commencer à répartir des fonctions dans l'espace, sans plus utiliser de murs qui délimiteraient les contours des pièces, mais uniquement la répartition spatiale des températures et des luminosités dans l'air. Il ne s'agit plus alors de dessiner les plans, mais plutôt de concevoir une atmosphère, avec ses différentes gradations météorologiques dans lesquelles on se déplace pour y trouver une certaine température, une certaine lumière. Un peu comme dans un paysage naturel, où l'on se réfugie sous un arbre lorsqu'il pleut, où l'on se met à l'ombre d'un rocher lorsqu'il fait trop chaud, nous proposons de ne plus dessiner des chambres et des espaces, mais de stabiliser le mobilier et des usages à certaines hauteurs, à certaines températures, à certaines intensités lumineuses. Ainsi, douche où l'on est nu est la plus haute, dans les hauteurs les plus chaudes de l'air. Juste en dessous, flotte le fauteuil où l'on est seul, tandis que le canapé, où l'on est plusieurs êtres humains côte à côte, sera un peu plus bas, dans les températures plus tempérées, puisque la température ambiante y augmentera par la multiplication de la chaleur humaine lorsqu'on y sera assis à plusieurs dessus. Plus bas encore, plus au frais, la cuisine et, au sol, le lit plonge dans les nappes d'air les plus froides de la maison.

Equipe

Renaud Pinet, Mathieu Bujnowskyj, Marina Huguet i Blasi

maître d'ouvrage

Louis Malachane

lieu, date

Perrache, Lyon, France, 2011

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